jeudi 3 juin 2010

Huanglong - Sichuan

Ce jeudi matin, nous retrouvons Martha et Luis chez Emma. Emma fait partie des curiosités de Songpan. Deux fois par jour, elle pointe à l'arrivée du bus pour se présenter aux touristes occidentaux qui auraient tenté le voyage. Au delà de son restaurant réputé et apprécié, ces offres de service sont multiples : elle peut vous trouver une voiture en 10 minutes ou vous monter un trek équestre dans l'heure, elle connait toutes les randos, tous les horaires des bus et peut vous accompagner dans l'hôtel de votre choix.

Le voyage pour Huanglong va être plus long que prévu. En principe, ll n'y a que 56 km... mais il faut franchir un col d'altitude (4000m) et toute la route est en réfection. Il faut rajouter que le tremblement de terre du 12 mai 2008 a considérablement dégradé la liaison avec Chengdu et que l'ensemble du trafic vers cette ville, camions, bus etc est dévié par Huanglong. Un enfer ! Nous mettrons 2 heures 15 pour ce tronçon en sachant qu'il faudra recommencer demain pour descendre vers Chengdu !


Dans le parc, la promenade est agréable. Comme à leur habitude dans les parcs naturels, les chinois ont aménagé la nature. De larges allées de bois coupées d'escaliers permettent aux masses populaires d'atteindre les hauts lieux du patrimoine naturel de leur pays. Pour atténuer l'effet de l'altitude, beaucoup sont équipés de bombes d'oxygène.
 Pendant une heure et demi, nous montons le long de la rivière découvrant peu à peu les cascades et les gours (*). En haut (3500m), nous bénéficions d'une large éclaircie et le spectacle est superbe. Les vasques multicolores, dominées par des sommets enneigés nous offrent un spectacle magnifique.




Louis et Martha prennent beaucoup de photos. Ils soignent les cadrages et utilisent très souvent le mode manuel de leur Canon G9. Ils ont le temps, ils font le tour du monde...

Au retour, nous observons le gigantesque chantier routier et en particulier ces usines de confection d'enrobé, juste sous le col, à presque 4000m. Les ouvriers travaillent à ces altitudes. Ils logent aussi à cet endroit dans des tentes ou de pauvres baraques...


(*) Gour : Barrage naturel formé par la recristallisation de la calcite à l'origine de vasques étagées retenant l'eau

mardi 1 juin 2010

Songpan, dans le Sichuan

Il fait très froid ce matin à 6:30 lorsque nous prenons le bus pour Songpan : 5°. Les montagnes autour de Langmusi sont couvertes de neige.



Dans l'autobus, des hommes. Presque tous ont des chapelets en main et marmonnent des mantras (marmonnage et paturage ...) Le chauffeur, lui, les récite à haute voix. Le paysage, c'est plutôt la Mongolie : immense prairie sans fin, 10 km de chaque coté de la route, jusqu'aux montagnes au loin.. Altitude 3500m, la neige est juste au dessus de nous. Soudain, un passager hurle et le bus s'arrête. Un couple descend avec ses sacs. La jeune tibétaine est très élégante. Ils sont sur le bord de la route, on ne voit aucun chemin, aucune maison, aucune tente, jusqu'à l'horizon ...


Nous retrouvons l'hébergement que nous avions utilisé en 2007 lors de notre passage à Songpan sur la route de Jiuzhaigou : l'hotel Old House, tout près de la gare routière. Nous apprenons qu'il est classé en tête par le Guide du Routard 2010 et cela nous réjouit car ces gens sont vraiment dévoués et l'hôtel est très propre.




Le lendemain, nous nous lançons dans une randonnée sur les hauts de Songpan. De très jolis points de vue 600 mètres au dessus de Songpan (3400m).




A Songpan, les tibétaines portent des gros bijous dans les cheveux : plusieurs blocs d'ambre ornés de pièces de corail ...












Au restaurant (Emma's Kitchen), nous rencontrons un jeune couple de catalans : Louis et Martha. Ils font le tour du monde ... Avec eux et grâce aux bons soins d'Emma, nous réservons un taxi pour le lendemain : direction Huanglong, Parc national Chinois inscrit au Patrimoine de l'Unesco

dimanche 30 mai 2010

Langmusi - entre le Gansu et le Sichuan

Ce matin, mauvaise surprise, je me rends compte que j'ai oublie le chargeur de batterie de mon appareil photo dans la precedente guesthouse a Xiahe ! plus de photos jusqu'a la fin du voyage!

J'espere trouver parmi la petite dizaine d'occidentaux reperes dans les parages le possesseur d'un appareil Canon G9. J'en interroge quelques uns -tous anglophones - avec peine. Un jeune et sympathique anglais (Harvey) -francophone de surcroit - sort de son sac son Canon G9, l'exacte replique du mien! Il pourra me preter sa batterie et, chance supreme, il continue son voyage vers Xiahe dans deux jours et propose d'organiser un echange. Je telephone a la GuestHouse pour verifier qu'ils ont bien decouvert mon chargeur et combine la transaction d'echange. Me voici de nouveau autonome et pret a mitrailler encore pendant huit jours grace au chargeur d'Harvey!


Ce village de montagne est traverse par un torrent, c'est ce cours d'eau qui materialiase la frontiere entre les deux provinces : Gansu et Sichuan. Dans le village de 3000 ames, deux monasteres sont implantes de part et d'autre du cours d'eau.





Le temps est tres mauvais, la pluie nous bloque dans les cafes toute la matinee. Dans l'apres-midi, nous partons vers le monastere cote Gansu. Le plafond est bas, la visibilite reduite, pourtant nous grimpons allegrement entre 3500 et 3700. Notre repere est le sommet d'un petit tertre couronne d'un bouquet de drapeaux de priere. En patrouillant dans les environs nous tombons sur un site bien etrange : un cimetiere celeste.


Des os humains jonchent le sol autour d'une sorte d'autel de pierre destine a la presentation des restes humains aux vautours. Des outils utilises pour ces taches funebres (plusieurs dizaines de haches, couteaux, serpes) sont abandonnes sur place.




Plus haut, nous decouvrirons les vautours, perches sur une crete rocheuse proche, ils sont bien une quinzaine. Notre presence les derange, ils prendront vite leur envol, immenses, puissants. Leur envergure est bien a l'echelle des plumes retrouvees sur le site : elles mesuraient plus d'un demi metre!



En retournant en ville, impressionnes par ce spectacle, nous traversons un pauvre village ou nous sommes accueillis par deux gamins de 5 et 6 ans, tres propres dans la boue ambiante. Plus loin, leur mere nous regarde. Apres les formalites d'approche, grands sourires et bonjour (Tachi delek), elle nous propose le traditionnel pot d'accueil (the sale au beurre et tsampa)... et nous accompagne dans le village jusqu'a sa maison. Puis, plus loin hors du village, nous montre un nouveau sentier pour rejoindre Langmusi.

vendredi 28 mai 2010

Visite de Xiahe

La mosquee fut l'objectif de notre premiere promenade a Xiahe. Une mosquee en terre tibetaine ! Un minaret au dessus des monasteres... c'est le paradoxe de ces regions annexees par les chinois, l'une de leurs minorites (les Hui musulmans)a suivi le mouvement et elle est bien implantee a Xiahe.



Le monastere de Labrang est le plus important de cette region, on y compte 1200 moines mais a voir le nombre d'entre eux qui circulent en ville on pourrait imaginer qu'ils sont encore bien plus nombreux.
La lamasserie dans son mur d'enceinte est composee d'une bonne douzaine de temples, chapelles et salles de prieres.


Nous entreprenons de suivre les pelerins sur la kora exterieure, sentier de circumambulation tres frequente qui ceinture le monastere par la montagne. Il s'eleve de 120 metres et court sur les cretes herbues sur deux ou trois kilometres, c'est un itinéraire de pelerinage et de priere.
Les vues plongeantes sont saisissantes. On percoit le perimetre de la lamasserie, les temples aux toitures en terrasse ou en structure chinoise traditionnelle, les quartiers d'habitations monastiques.



Les drapeaux colores ne manquent pas et l'on peut voir sur les petits sommets du parcours, des tapis de petits papiers blancs, carres et tres fins representant Lanta, le Dieu du vent. Nous avions pris la precaution de nous munir de quelques paquets de ces vignettes et, comme les tibetains nous les jetons au vent.



Le monastère de Labrang est l'un des six grands monastères de la secte Gelugpa, c'est la secte des "bonnets jaunes". Il accueille le plus grand nombre de moines en dehors de la région autonome du Tibet.





A Xiahe, d'importantes manifestations se sont déroulées en mars 2008, les troupes chinoises sont intervenues brutalement. Elles sont restées en ville, bien visibles.


Un autre blogger à Xiahe :

jeudi 27 mai 2010

Province du Gansu : Xiahe

A notre arrivee, l'autobus pour Xiahe est plein... de tibetains. Pourtant nous etions arrives un quart d'heure a l'avance, insuffisant pour obtenir les places 1 et 2, reservees la veille, qui nous auraient permis de profiter du paysage : les deux tibetaines qui les occupent sont trop coriaces et nous ne voulons pas nous comporter en chinois...
Deux heures trente seront necessaires pour atteindre Xiahe, nous ne croiserons que 4 vehicules (oui, c'est vraiment un coin perdu !), et passerons 3 cols entre 3400 et 3600. Le temps n'est pas fameux, mais les paysages sont superbes : de la montagne certes mais aussi de larges paturages (des moutons des vachettes, mais pas de yacks!) et de nombreux hameaux de bergers sedentarises. Devant chaque habitation, un tas de charbon et un tas de bouse sechee : l'hiver est rude et il n'y a plus de bois depuis belle lurette ...


Xiahe est a 3000 metres et nous sentons quelques essoufflements en sortant du bus. Il faudra pourtant remonter l'avenue principale sur 1,5 km pour atteindre notre Guest-house. Avenue, boulevard ou autoroute ? quatre voies de circulation plus deux pistes cyclables et deux trottoirs de 5 metres chacun ! C'est a la largeur de ses voies que l'on voit que la Chine est un pays tres peuple! Pourtant dans cette petite ville du Gansu de 70000 habitants, on peut traverser a l'aise, les vehicules sont rares et presque limites aux taxis.

Nous sommes au Tibet ou au moins dans le Tibet historique, en tout cas, dans la rue le doute n'est pas permis : les vetements colores, les tresses et les bijous, les grands manteaux aux manches jusqu'au genou, les chapeaux, le teint grille par le soleil et le gel, les couteaux a la ceinture, tout le spectacle de la rue est tibetain.



A Tara Guest-house, un accueil tres chaleureux; on nous trouve une chambre tout en haut, tres propre dotee d'un kang (lit chinois) de 3 metres de large. Mais la salle de bain est commune et trop peu de soleil aujourd'hui pour obtenir de l'eau chaude ...
En revanche, dans la salle a manger nous trouvons une ambiance tres sympa, une salle chauffee, de belles peintures et decorations murales. Attables devant leur verre de the,15 moines et nous !



dimanche 23 mai 2010

Dans le Qinghai, Tongren

Le train de nuit nous laisse sur le quai de la capitale de la province du Qinghai : Xining. Dans la foulee, nous traversons le Fleuve jaune (Huang He) pour atteindre la gare routiere et acheter un billet pour un bus qui partira deux heures plus tard. Quatre heures de beaux paysages dans un contexte de plus en plus montagneux. Notre route coupe et recoupe le fleuve jaune, les montagnes sont pelees et les herbages de printemps pointent a peine. La vallee est verte et riante elle contraste avec l'ocre des villages en torchis. Parfois on se croirait au Maroc !


Nous sommes a Tongren depuis une demi-heure, cherchant un hotel quand nous rencontrons Thierry. J'avais contacte Thierry sur un forum de voyageurs et nous avions echange une vingtaine de messages dans le courant du mois d'avril. Il allait aussi dans ces contrees et il avait ete envisage de s'y rencontrer. Il nous a fait partager sa longue experience de l'endroit et nous avons passe une excellente fin de journee dans les souvenirs et papotages de voyageurs...
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Tongren, petite ville composee de trois communautes : tibetaine, musulmane et chinoise (ethnie Han), on y compte au moins quatre ensembles monastiques mais aussi une mosquee a l'elegant minaret en forme de pagode.
Elle est celebre pour ses "tangkas", peintures d'un grand raffinement contant la vie de Buddha. Extraordinaire precision du trait au pinceau.



samedi 22 mai 2010

Bascule

Aujourd'hui, nous sommes a un tournant de notre voyage. Nous prenons ce soir un train de nuit (13 heures) qui va nous catapulter dans un autre monde. Nous allons laisser derriere nous les grandes villes et les cohues indescriptibles pour des cites plus paisibles et moins surpeuplees.
Laisser aussi les musees et les chinoiseries des dynasties passees pour les monasteres lamaiques et les prairies d'altitude, les meilleurs restaurants de la contree pour les gargottes a tsampa...

En bref nous basculons de la Chine vers le Tibet.


vendredi 21 mai 2010

Huashan (Shaanxi)

Habituellement, on ne passe a Pingyao qu'une seule journee. Nous avons choisi d'y consacrer trois jours. De long en large, a pied, en velo, on a tout vu !
Mais avant de revenir a Xian pour continuer le voyage vers l'ouest, nous avons choisi de faire etape a Huashan, montagne sacree taoiste, ou une bonne rando nous attend. Nous rejoignons le pied de la montagne par un train de nuit en couchette dite "dure".
Apres une nuit courte et agitee, jetes sur le quai de la gare de Huashan a 5:30 et sous la pluie, nous avons vecu un moment difficile avant de nous decider a grimper.


Grimper c'est bien le terme car la pente est plutot rude. Nous retrouvons la foule habituelle qui frequente ces hauts lieux touristiques. Les chinois sont fana de ce genre de sites qui ont inspire leurs poetes (rocher + sapin + nuages).
Apres un magnifique trajet en telepherique (800m),on se lance dans la cohue pour atteindre le Pic Ouest, 600 metres plus haut. La pente est severe, plus impressionnante que difficile. Il s'agit de gravir un denivele de 600 m par un labyrinthe d'escaliers de granit.

On arrive au Pic Ouest à 2080m, au milieu d'une foule importante. Les chinois savent ouvrir les sites naturels au plus grand nombre. On trouve sur ces escaliers de pierre des employés en costume, chaussures de ville et attaché-case ! Est-ce au prix d'un paysage défiguré ? de près peut-être, pas de loin.



La descente nous conduit directement au pied de l'autobus qui nous ramene vers 9 heures du soir, a Xian ou nous devrons trouver un gite pour la nuit.